Le concile organisé par le Couvent des Chênaies s'est déroulé comme prévu du 9 au 11 novembre 2002 à l'Auberge des Seguins à Buoux dans le Luberon.
Notre chanoinesse Nadéra dite "la Fermière" a accueilli chaleureusement 23 dindes sacrées, 3 chapons … et 2 poulettes élevées aux glands des chênaies (dites régulatrices)
Participaient les couvents :
d'Atlantique Sud
du Nord
de Paname
d'Oc
de Paris
d'Ouïl
des Chênaies
Le couvent s'était fixé pour objectif de réunir l'ensemble de couvents de France afin d'apprendre à mieux se connaître, créer des liens et essayer de développer une dynamique commune.
En dépit des tensions et animosités vécues, en amont de ce concile, l'Amour des Sœurs a triomphé.
Sainte Pouffe patronne de tous les Couvents de
France, veillait au bon déroulement du concile, secondé avec équité par nos
deux régulatrices Michelle et Cathy. Ainsi dans le respect mutuel et l'écoute
nous avons pu débattre avec sénilité (Euh ! Pardon sérénité) des thèmes
fixés à chacun de nos ateliers.
Le Couvent des Chênaies est d'autant plus ravi de la réussite
de ce week-end, qui a permis de ramener à la foi des Sœurs, les brebis qui
broutaient, euh ! qui doutaient.
Nous avons été particulièrement touchés par l'effort
de toutes celles qui se sont habillées dès le premier soir et durant tout le
Concile et nous avons été "émutes" qu'une élévation fut ordonnée
au cours de ce week-end.
Ce Concile a permis de prendre toute la mesure de l'importance des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence de France et de leur cohésion.
Atelier 1 : Les ressourcements
Après une information générale de l'utilité de
l'organisation et du fonctionnement des ressourcements (20 participants et 8 sœurs)
Il ressort :
Ø une préparation lourde et importante
- contact des participants (usagers, encadrant)
- suivi des demandes
- contenu des ressourcements
- recherche des lieux d'accueil
- disponibilité et engagement des Sœurs
- sélection des participants
Ø Financement (moitié Sœur – 1/3 DGS – Reste ressources externes)
- Arrêt et bouclage du budget 1 an avant
- Inquiétude quant à la participation de la DGS
- Centralisation des fonds par le couvent d'Ouïl
Ø
Contenu
- Richesse des échanges grâce à la diversité des participants
- Nécessité pour certains de participer à plusieurs ressourcements
- Animation et création d'ateliers en fonction des affinités des Sœurs
- Importance de la journée préparatoire avant l'arrivée des ressourcés, de la régulation quotidienne, et de l'évaluation finale
Citations relevées au cours de l'atelier
:
"On a un rôle de "facilitatrice",
de permettre l'échange et de dire que l'on est beau"
"A la fin des ressourcements, je suis fatiguée
et regonflée, on donne et on reçoit beaucoup"
"Sœurs ou ressourcés on ne peut dissocier les
deux"
"S'il y a un trou quelque part, pas de difficultés
il y a les autres Sœurs"
"Pour être une Sœur, il n'est pas forcément nécessaire
de participer à un ressourcement"
Certaines disent que toute Sœur a l'obligation de
participer à un ressourcement pour être vraiment une Sœur... A chacune ses
possibilités et ses limites. Pour le bien-être des ressourcés, il est évident
que la participation des Sœurs doit être basée sur le volontariat et non sur
l'obligation ou la pression.
Les
collectes de fonds des couvents peuvent aller aux ressourcements dans le but des
les autofinancer au maximum. Ceci dit, il n'est pas remis en cause le principe
que chaque couvent gère ses fonds comme il le souhaite et qu¹il peut choisir
de faire un don à toute autre action qui lui semble juste dans le respect de
nos vœux.
Cet atelier à permis d'appréhender dans sa globalité ce qu'est un RESSOURCEMENT et de susciter de nouvelles vocations.
Suite à des dissensions entre différents couvents concernant certaines actions engageant l'image des Sœurs, le débat s'est ouvert sur une ambiance très tendue (comme l'élastique des petites culottes de notre Sœur Marie Presla Folle du Désir)
Sœur Lolita Piole, notre animatrice, rappelle le respect de chacune des Sœurs envers les autres.
Un historique et un débat c'est ouvert se sont ouverts autour des cartes postales élaborées par les couvents d'As, d'Ouil et de Paris. Ce projet a été contesté pour les raisons suivantes : engagement de l'image de l'ensemble des Sœurs sans concertation, partenariat avec le SNEG, partenariat avec la DGS, choix des messages de prévention, choix des iconographies.
Si le débat n'a pas apporté un consensus sur la question, il aura permis un dialogue qui n'avait même pas eu lieu jusqu¹alors ainsi qu¹une information sereine sur le montage institutionnel et financier du projet.
Il ressort de l'importance de communiquer avec les autres couvents dès lors qu'une action engage l'IMAGE des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. Il a été souhaité de toujours garder un esprit de dialogue et d'échange sur nos actions à venir.
Il
nous paraît intéressant de se souvenir que le débat s¹est terminé de façon
aussi tendue qu'il avait commencé, mais que les contacts et les discussions en
aparté, pendant la journée, pendant la soirée, (pendant la nuit...) auront
permis de retrouver confiance et une volonté de dialogue entre Sœurs et entre
couvents. Nous sommes des êtres "humaines", voire des pintades
bruyantes, avec nos qualités, nos doutes et nos faiblesses, mais toujours avec
un grand cœur.
Citations relevées au cours de l'atelier :
"Information en temps voulu, construire et
travailler ensemble"
"Information + communication"
"Entente entre les Sœurs arrêtons de combattre
entre nous et rassemblons nos énergies pour combattre la recrudescence du
SIDA"
Atelier 3 : Quelle visibilité politique pour
les Sœurs ?
Sœur Maria Innocenta, après sa petite sieste, a cité des actes homophobes à travers le monde (Egypte) et a ouvert le débat par rapport à l'engagement des Sœurs (Mondialisation, les Sans Papiers, la prostitution etc…) Elle a rappelé que les UEEH sont un laboratoire d'idées sur l'homophobie.
L'idée a été émise de généraliser la double identité SPI/civile mais dans leur infinie étourderie certaines Sœur craignaient de ne plus savoir à quels "seins" se vouer.
Il a été dit que les Sœurs pouvaient se positionner sur des actions ciblées telle que :
- l'arrêté anti-prostitution de la Mairie d'Aix en Provence
- les défilés du 1er mai
- etc..
Conformément à leurs vœux les S.P.I. ont
toujours su se rendre visibles pour défendre des CAUSES. C'est grâce à cette
visibilité politique qu'il se crée des échanges, des contacts, une liberté
de parole avec des personnes ou un public qui ne côtoie pas les Sœurs
habituellement. Cette visibilité donne une réelle légitimité au mouvement
des Sœurs et peut s'accompagner parfois d'attaques verbales et physiques au
risque de nous "niquer" le maquillage.
En conclusion, nous sommes dans la continuité de nos Sœurs "Fondeuses" de San Francisco. "Notre présence est nécessaire dans ces actions politiques nous avons notre place et nous sommes attendues."
Citations relevées au cours de l'atelier
:
"On peut toujours politiser une action des
Sœurs"
"L'homophobie tue, l'Amour fait vivre"
"Nous Sœurs, nous sommes les José Bové de la
lutte contre le SIDA"
Atelier 3 bis : Visibilité Physique des Sœurs
?
Les Sœurs par ce beau dimanche matin après leurs ablutions, décidèrent de ne pas se rendre à la messe.
Elles préférèrent se masturber la matière grise au sujet de leur visibilité qui est un de leur vœu.
Il en jaillit 3thèmes marquants :
Ø Les limites de l'individu : jusqu'où peut-on aller ?
Ø Vie privée – Vie professionnelle (Remake de Mireille Dumas)
Le vécu de chaque individu est ressenti différemment selon l'acceptation de la famille ou du milieu professionnel.
Certaine cloisonne leur personnage de Sœur et l'individu.
Ø La "radicalité" de la folle
Que ce soit en milieu rural ou urbain la visibilité est l'affaire de chacun !
Les médias favorisent la visibilité des Sœurs, mais un risque subsiste celui de récupération.
En conclusion, nous sommes des folles radicales, qui nous assumons dans la limite de notre personnalité.
Citations relevées au cours de l'atelier
:
"Je tiens à préciser qu'il y a toujours la
possibilité de s'arrêter, lorsqu'il y a risque de perdre son gagne pain."
"Etre P.D. et Sœur, je ne comprends pas pourquoi
il faudrait se cacher"
"Je suis depuis de nombreuses années dans la même
boîte et je milite pour l'égalité des droits"
"J'ai souffert de ma différence et j'ai décidé
de ne plus me cacher"
Atelier 4 : Prévention
Ce dernier atelier a été animé autour de la divergence de vue des différents couvents au sujet de la campagne de Prévention de AIDES sur la réduction des risques (Flyers)
Bien que les pintades que nous sommes continuent de prôner St Latex et St Gel à queue, cela ne nous a pas empêché d'aborder le sujet avec sérénité et d'essayer de parler d'une même voix.
La campagne de réduction des risques d'AIDES se situe dans un contexte de recrudescence des pratiques à risque chez les homos, la réapparition de la syphilis, une remontée probable de la séropositivité en région parisienne, un désintérêt global de la population générale pour le VIH, la diminution de la perception du risque VIH chez les homos. AIDES a souhaité donner un outil complémentaire à la prévention habituelle car le discours du tout-capote n'est pas mis en application. Par ces flyers, AIDES espère relancer le débat, aborder le détail des modes de transmission, faire diminuer les risques de ceux qui ne se protègent pas, et souhaite que ce nouveau mode de communication ne complexifie pas les messages de prévention.
Les débats ont été sereins, bien plus que les mails qui avaient été échangés les semaines précédentes. Il est constaté à l'occasion que le mail, par sa facilité d'envoi sur le coup d'un énervement possible, n'est pas propice à la paix entre Sœurs. Bref, pour éviter de faire monter inutilement la mayonnaise, les Sœurs présentes ont reconnu préférable l'utilisation du téléphone pour les explications sur des sujets litigieux.
Aucune des Sœurs présentes n'a émis d'avis de principe négatif sur la réduction des risques, mais plutôt des suggestions sur la rédaction ou sur l'utilisation de ces flyers. Ainsi, il appartient aux Sœurs qui le souhaitent d'utiliser ce type de discours. Parmi les suggestions émises, la formation des Sœurs qui le souhaitent à ce type de discours, des échanges et/ou des partenariats inter-associatifs sur la réduction des risques, des actions sur le terrain.
Il
a été vivement rappelé que les Sœurs sont là pour accueillir et écouter
les personnes, quelles que soient leurs pratiques. Les discours de prévention
et de réduction des risques ne sont pas antagoniques.
Bien que chaque couvent avait des positions différentes, voire divergentes (levrette, missionnaire, brouette chinoise etc…) les Sœurs pour un sujet aussi brûlant ont su trouver un consensus et non pas un con qui suce.
Citations relevées au cours de l'atelier :"Je suis une Sœur qui combat les maladies d'amour"
"La réduction des risques est une chose à côté de laquelle il ne faut pas passer"
"Il faut partir de nos propres expériences"
"Le Barebake me met hors de moi"
Après avoir partager des moments de travail et de réflexion dans le respect de chacun, nous avons pu communier au pain de Buoux, boire au calice de l'Amour, donner de son corps au pieu et non de son corps au pied, sucer maintes et maintes reliques inondées de champagne, danser au feu sacré des Sœurs, élever dinde sacrée, sanctifier une bénédiction nuptiale et toujours dans la Paix, la Fête, l'Amour et la Lumière des Sœurs.